Assemblées Générales
La coopérative Garun-Paysanne a tenu ses assemblées générales ordinaire et extraordinaire le 7 décembre 2023 à Hénansal. Devant 140 adhérents et invités, Jean-Luc Cade (Président) et Sébastien BLOT (Directeur général) ont présenté le compte de résultat de l’année 2022-23 (du 01/07/2022 au 30/06/20023), et les chiffres clés des activités. Olivier MEVEL (Maître de Conférences HDR en Sciences de Gestion à l’Université de Bretagne-Occidentale – U.B.O), a ensuite tenu une conférence sur la thématique « Modification des modes de consommation et nouveau contexte des filières alimentaires : quel sens pour un projet coopératif sous le règne de la fourchette et du couteau ? ».
Une coopérative en croissance
Garun-Paysanne est un employeur significatif de la région avec 170 collaborateurs, dont une centaine à Hénansal. « Nous sommes fiers de faire vivre 170 personnes sur ce territoire, c’est une force sociale et c’est aussi le rôle des coopératives » – JLC. Le chiffre d’affaires sur l’année 2022-2023 est de 211 M€, soit une hausse de +28,9% vs. l’année précédente (163 M€). C’est une année record pour la coopérative, et cela se reflète dans les différentes activités. Cette croissance est due à la hausse des volumes vs. l’année précédente, mais également à la hausse du prix des matières premières.
Une coopérative à contre-courant
Quand la coopérative voit son chiffre d’affaires progresser, le marché breton, lui, recule de 4,3% en nutrition animale. Garun-Paysanne a produit, en 2022-2023, 428 000 tonnes d’aliments pour le bétail, un chiffre encore jamais atteint pour la coopérative, ce qui représente 75% du chiffre d’affaires. Les volumes produits sont en hausse depuis cinq ans. Le but de la coopérative est de proposer des offres globales, en alliant la collecte de céréales et la production végétale à la nutrition animale. Les adhérents et prospects sont accompagnés, et pas uniquement en alimentation animale. La coopérative a également développé sa masse salariale, avec l’embauche de nouveaux technico-commerciaux (aliments et productions végétales), afin d’agrandir le territoire couvert. On passe alors d’une coopérative spécialisée en nutrition animale à une offre plus transversale. « C’est le cœur de notre métier » – JLC.
Rénover et moderniser les usines
Trois millions d’euros ont été investis par la coopérative, dont une grande partie dans les sites industriels. Parc matériel, automates et informatique dans les usines, c’est une politique de rénovation et de modernisation qui est mise en place depuis déjà cinq ans. Cette politique continuera jusqu’en 2026-2027 pour la partie industrielle, avant d’entamer une politique de renouvellement.
Extension territoriale
La priorité de l’avenir pour la coopérative ? Continuer l’extension territoriale et cette offre produit/service globale, et développer la collecte de céréales. Garun-Paysanne surveille les opportunités qui pourraient apporter de la valeur aux adhérents et à la coopérative, et pourquoi ne pas s’ouvrir sur de nouveaux métiers ? « On est dans un monde qui va fortement bouger et qui va nécessiter des partenariats, des alliances, des restructurations. Il faut anticiper les enjeux. Les consommateurs sont en attente de sens (environnement, santé, RSE). Pour relever ces défis-là, il faut que nous nous positionnions un peu plus loin dans la chaine de valeur. Tous les secteurs agricoles et agroalimentaires sont à regarder, il y a des évolutions en cours et il faudra savoir se positionner. » – SB.
Collecte céréales
142 000 tonnes de céréales ont été collectées en 2022, et 173 000 tonnes en 2023 : ce chiffre, en hausse depuis quelques années, est réalisé grâce à l’extension territoriale dans le Trégor, Basse Normandie, Ille-et-Vilaine et Pays de Loire. Le territoire s’agrandit et la coopérative investit dans de nouveaux sites de collectes, comme à St Ouen-la-Rouerie (50) ou St Sulpice-des-Landes (35). Cela permet de gagner des parts de marché et d’adapter l’offre globale. 100% des céréales collectées (hors colza) le sont par les adhérents de la coopérative, sur le territoire breton, et réincorporées dans la fabrication de l’aliment. « On fonctionne en circuit court. La coopérative est autosuffisante en céréales, voire excédentaire. On se fond dans l’agriculture bretonne qui se végétalise » – JLC
Une coopérative agile
« Je suis assez optimiste car on arrive à saisir des opportunités que d’autres n’arrivent pas, on est plutôt agiles. C’est la complémentarité des modèles qui fait leur richesse. Il est nécessaire de se différencier, mais fondamentalement, on dépend tous de l’avenir du monde de l’élevage, c’est notre socle commun » – JLC. Sébastien Blot pense également qu’afin de maintenir les filières, il va falloir une consolidation forte entre les différents acteurs économiques. Jean-Luc Cade et Sébastien Blot ressentent une pression économique extrêmement forte, mais ont confiance en l’avenir. « Les élevages sont une richesse, c’est une chance d’en avoir sur notre territoire, il faut les valoriser dans notre société. Le monde de l’élevage doit être redoré. Sinon ça va être un effondrement économique colossal en Bretagne. Les gens ne s’en rendent pas compte. » – JLC.